Partie 1
Le Bansenshukai est une transmission sous forme encyclopédique des enseignements secrets du Ninjutsu, notamment ceux des 49 écoles d'Iga avant la bataille de 1580.
Il fut compilé par Fujibayashi Yasutake (ou aussi Yasuyoshi), originaire d’Iga, en la quatrième année de l’ère Enpo (1676).La collection inclut :
- un volume d’introduction, avec une section de questions et réponses, ainsi qu’une table des matières
- deux volumes de pensées et philosophie
- quatre volumes sur le commandement
- trois volumes sur Yo
- cinq volumes sur In
- deux volumes sur l’astrologie
- cinq volumes sur les armesL’ouvrage se présente sous forme d’une dizaine de brochures reliées à la main.
Le Bansenshukai traite de philosophie, de stratégie militaire, d’astrologie ou encore des armes spécifiques au Ninjutsu (description sur leur construction et utilisation). Une partie intitulée Gunyo Hiki (notes secrètes sur l'essentiel des sciences militaires) est également incluse.
Un nombre limité de copies du Bansenshukai fut offert au public après la Seconde Guerre Mondiale, mais l’éditeur arrêta la production et il n’en existe plus aucune à la vente. Pour ceux intéressés par la lecture du Bansenshukai dans sa version originale (qui n’est pas du japonais contemporain, mais plutôt une forme de chinois japonisé appelé kanbun), certaines librairies nationales et universitaires en possèdent une copie de collection.
Contenu du BansenshukaiVolume I - JOo Préface & Prologue Introduction -Guide philosophique du succès en
guerre
o Exemples historiques à l'appui
o Table des matières
o Questions et réponses
Bansenshukai
Extrait: (comprenant de nombreuses références à Sun Tzu) « Les affaires militaires sont d'importance cruciale pour le Pays. C'est la voie de la vie et de la mort, de l'existence et de la cessation. Un sujet de grande importance pour la santé du Pays. C'est la raison pour laquelle la guerre et ce qu'elle signifie doit être abordé avec sérénité et attention sans être traité à la légère.
Ainsi, nous devons en spécifier les détails, et clarifier les cinq enjeux et sept stratagèmes, et saisir l'essence de ce qui fait le cœur d'un être. Puis il faut déterminer et mettre à plat une stratégie, et l'utiliser dans une Voie correcte, utile et efficace. Les cinq enjeux sont la sagesse, la vertu, la sincérité, la valeur et l'austérité. Mais ils ne sont pas différents des trois principaux --le ciel, la terre et l'homme.
Quand bien même attaqueriez-vous une grande armée avec un seul millier de soldats dans cent batailles, vous ressortiriez victorieux cent fois et ne seriez pas en péril. »
Section questions et réponses: Question: Quand a commencé le Ninjutsu?
Réponse: Il a commencé avec la stratégie militaire de l'empereur Fujigitei et a été totalement employé du temps de Kotei. Depuis lors, il a été transmis de générations en générations. Seules les personnes consciencieuses sans mauvaises intentions pouvaient l'employer. Même si utilisé depuis Fujigitei, les archives restèrent cachées, et n'existaient qu'en pratique.
Volume II - SEISHIN (Le Coeur Véritable)o Sincérité, motivation et force morale de l'Intention
o La juste approche de la Vie et de la Mort
Résumé 1ère partie L'essence du Ninjutsu est l’esprit et le cœur correct. Les éléments en sont le culte du secret, le regroupement d'information, l’illusion et la surveillance. Sans avoir le bon esprit et le bon cœur, on ne peut tirer avantage des stratégies. Koshi disait que ne pas cultiver "le cœur" cause la confusion et la panique. La signification du "cœur" est l'adhésion aux vertus, à la droiture, la loyauté et la sincérité. Sans cela, l'esprit sera relâché et vulnérable.
Résumé 2ème partie La signification de “Nin” est l’objet principal de cette partie. En Chine, cela fut appelé kan, cho, saisaku, tantei, ou encore kansai.
Au Japon, le terme a été remplacé par le cœur (kokoro) sous le sabre (yaiba) pour le seul kanji représentant « Nin », qui comporte donc une signification profonde. Sans compréhension profonde de ces notions, il est difficile voir impossible d’entreprendre la voie. La signification de « Nin » doit être donnée.
Alors qu’en Chinois, nous assistons à l’utilisation de termes clairs, et précis concernant l’espionnage, les Japonais ont une représentation écrite basée sur des concepts, et une certaine idéologie de l’art. Le caractère « Nin » est lu « Shinobi ».Ce terme a été utilisé avant même la période Heian (794-1185) mais écrit de façon phonétique avec trois caractères. Mais ce qui nous intéresse, c’est la représentation choisie à l’époque où le Bansenshukai a été écrit.
Pourquoi donc l’utilisation d’un seul Kanji avec le cœur sous le sabre pour faire référence au Ninjutsu ? « Nin » signifie « être valeureux », résultante de l’accomplissement d’un devoir requis par un seigneur ou une cause. Les débutants doivent être sensibles au comparatif entre l’explosion de colère impétueuse et la sérénité du sens du devoir. Le premier créé une force exceptionnelle, bien qu’éphémère, et figera l’esprit de la personne, le résultat certain étant l’échec. Les adeptes eux, doivent plus être sensible à l’importance de la loyauté avant la préoccupation de sa personne, ce qui est très difficile. Lorsque les relations entre seigneur et guerrier sont bonnes, il n’est nullement question de véritable sacrifice, car le guerrier fait un avec son seigneur. Cela devient difficile lorsque le guerrier n’adhère pas au Seigneur, car il n’a pas forcement conscience que sans son Seigneur il n’est pas grand chose. Seuls ceux qui peuvent se détacher de leur propre égo peuvent embrasser l’essence du Ninjutsu. De ce fait, si la Valeur trouve sont essence dans une impulsion impétueuse, elle causera un ressentiment envers la loyauté et l’excellence. Il n’y aura pas évaluation complète des enjeux ni préparation adéquate au combat. En conséquence, on ne sera intéressé que par sa propre sauvegarde, et l’annihilation de l’ennemi échouera.
Note:On retrouve ici tout ce qui selon Soho Takuan était susceptible de "figer" notre esprit : l'égo et les émotions (ou passion). Dans le Bansenshukai, il est fait allusion à la force issue d'une colère (émotion) et la préoccupation de son être avant celle de sa Cause, à savoir les déviances de l'égo.La loyauté (Chu) est de dévouer son cœur intégralement. Rien d’autre ne doit rester au fond du cœur que la dévotion corps et âme au service d’un seigneur. Cette volonté profonde doit perdurer, même si cela signifie perdre sa propriété, sa famille ou sa vie.
La foi (Shin) est d’éviter de se duper soi-même et faire les choses en vain en ignorant ce qui est juste, car l’on désire quelque chose.
Lorsque la foi n’anime pas la loyauté, la vertu ou la chevalerie, il n’y a plus ni loyauté, ni vertu, ni chevalerie.
Volume III - SHOCHI (La Sagesse du Chef Militaire)o Les méthodes de gestion des organisations ninja
o Emploi efficace du Ninja
o Considérations et méthodes pour arrêter un agent ennemi
o Méthodes d'infiltration
Quelques points concernant les incendies criminels :Les
feux principaux sont deux feux distincts des deux cotés du portail interne du mur entourant le camp. Selon ce document, « les feux principaux » sont les feux allumés à une distance de 60 mètres de la palissade. On les allume à l’aide d’un allié, grâce à une pile de bois de 2 m de haut, et sont aussi brillant qu’un soleil levant.
Les
feux sporadiques sont des feux allumés après avoir percé un trou dans la barrière et rampé. Il est préférable d’en avoir 10 situés à des distances de 3, 4 ou 5 cho.
Ils doivent être allumés à 60 m au moins du feu principal.
Volume IV - YO NIN (Lumière - interpréter comme la face non offensive Yin du Ninpô)o Les méthodes d'observation, anticipation et interprétation des mouvements adverses
o Méthodes d'infiltration et observation continue durant les temps de paix.
o Localisation et placement des agents en cas de déclaration de guerre.
o Observation des lieux et terrains adverses.
o Méthodes d'observations et calculs des forces opposées, de leur nombre et capacités collectives et individuelles.
o Observations des mouvements et placement des forces ennemies
o Nokisaru: Formation et utilisation des agents spécialisés dans l’observation et l'écoute
Résumé :Il y a le yojutsu, et l’injutsu dans le ninpo. Le yo est le moyen d’entrer dans le territoire ennemi grâce à l’utilisation de stratagèmes. Le in signifie infiltrer secrètement en se déguisant. Ce volume traite de plusieurs stratagèmes d’infiltration et de regroupement d’information. C’est le Yonin.
Shiho no kami : modifier la coiffure en fonction du territoire. En fonction de l’époque et du lieu, adopter l’apparence d’un shukke, yamabushi ou hato no kai. Tout dépend aussi des coutumes locales, et parfois, se raser la tête sera nécessaire, ne serait-ce que pour passer pour une femme. Ces façons de se coiffer sont les premiers préparatifs (Shinobi iri).
À noter, le terme utilisé pour « 4 méthodes de coiffure » (shiho) dont l’idéogramme pouvant signifier « toutes les façons de se coiffer », c'est-à-dire que l’on se coiffe en fonction de la coutume.
« Shukke » : un bouddhiste intègre qui a renoncé a tout. Crane rasé par conséquent.
« Hato no Kai » : terme désignant les voyants souvent habillés comme des moines, mais qui voyageaient
beaucoup