Voici quelques principes pour vous guider dans la reconnaissance d'une lame, à savoir si elle est neuve ou ancienne (avant ou après la Seconde Guerre Mondiale) et surtout si elle est authentique ou pas. Aucun de ces principes à lui seul ne permet de savoir avec certitude s'il s'agit d'un véritable sabre ou d'une reproduction. La lame doit être examinée dans son entier et ne peut être jugée sur un seul de ces critères. N'essayez pas de désassembler une arme, au risque de vous blesser et d'endommager la lame.
- En premier lieu, les répliques contemporaines ont des lames en aluminium. S'il y a un doute, employez simplement un aimant sur la lame. Les véritables lames sont composées d'acier. La présente d'acier ne démontre pas toutefois que le sabre est authentique.
- Le grain de la lame est-il visible? Si oui, il se pourrait que la lame soit véritable. Cela est du à la méthode de forge, qui utilise plusieurs lamination dans la création de la lame. Cependant, certaines vieilles lames n'ont pas de grain visible (muji hada). A savoir que le grain ne permet pas de déterminer l'âge de la lame et que beaucoup d'armes de la SGM montrent un hada proéminent.
- Si la ligne de trempe est visible, cela peut être également un indice. Les répliques et armes de la SGM fabriquées par les machines ont un hamon gravé, il ne s'agit pas là d'une vraie ligne de trempe! Un vrai hamon sera parsemé de tâches et irrégularités le long et entre le hamon et le reste de la lame. Un hamon grossièrement gravé montrera une ligne de trempe lisse et sans caractéristiques.
- Si vous trouvez un numéro de série sur la lame, cette dernière a sûrement été faite par une machine - probablement de la SGM.
- Est-ce que la lame est aiguisé tout le long jusqu'à la jointure avec la tsuba? La plupart des armes de la SGM ne sont pas aiguisées jusqu'au habaki. Mais de même, certains Shinshinto ne le sont pas!
- Si le mekugi peut être retiré: examinez le nakago.
Attention: n'employez jamais la force pour retirer les menuki. La tsuka devrait glisser seule de la soie.
Les armes récentes présentent un nakago lisse et sans oxydation.
Attention: ne nettoyez jamais la soie!! Cela diminuerait la valeur de l'arme! Le type et la couleur de l'oxydation permettent de dater la lame.
- Est ce que le nakago est signé? Cela peut être un indice de la valeur de la lame. Cependant, il faut savoir que les armes de la SGM étaient signées pour donner du prestige à la lame.
Si l'arme ne porte pas de mei, elle n'est pas pour autant fausse. Les lames très anciennes ont perdu leur signature avec le temps, ou certains artisans ne les signaient simplement pas.
- S'il y a un poinçon près du habaki sur le nakago, il s'agit d'une arme de la SGM. Il s'agit là d'un poinçon militaire pour marquer l'arsenal de guerre. Ces poinçons n'apparaissent pas sur les armes pré 1930
- Certaines armes ont été remontées ou mises dans des fourreaux de valeurs. Faites y attention.
- Tout ce qui est arme gravée (bois gravé et peint par exemple) présentant des figures telles que des dragons, poissons, paysans japonais... sont faites d'acier souple et ont des hamon gravés. Elles ne sont d'aucun intérêt et sont totalement fausses!
De même, les lames montées sur des os ou de l'ivoire gravés sont des lames très pauvres et n'ont qu'un seul intérêt: la qualité de la gravure. Elles sont d'ailleurs appelées "hocho tetsu" (couteau de cuisine). Ces articles ont été fabriqués à partir des années 1870 jusqu'aux années 1930 et la plupart sont montés sur des os plutôt que sur de l'ivoire (cette matière a un grain très spécial). Si vous ne distinguez pas ce grain, présumez qu'il ne s'agit donc pas d'ivoire.
Beaucoup d'autres éléments du sabre permettent de déterminer s'il s'agit d'un objet japonais authentique: tsuba, fourreau, tsuka (certaines sont confondues avec des poignées chinoises).